Les addictions alimentaires existent-elles vraiment ?
- estellenutrition
- 20 janv. 2022
- 15 min de lecture

Table des matières
INTRODUCTION
DEVELOPPEMENT
I / Addiction ou trouble alimentaire ?
A) Qu’est-ce que l’addiction ?
B) Qu’est-ce qu’un trouble alimentaire ?
II / Fonctionnement
A) Mécanisme de l’addiction
B) Mécanismes des TCA
III / Des aliments addictifs ?
A) Transformation et addiction
B) Addiction au sucre
C) Caféine et dépendance ?
CONCLUSION
RESUME EN ANGLAIS
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
Introduction
« L’addiction, c’est tout ce qui vide la vie de son sens tout en la faisant paraître meilleure » Clarissa Pinkola Estés
L’addiction est une pathologie cérébrale définie par une dépendance à une substance ou une activité, avec des conséquences délétères. (Inserm.fr, 2020)
La notion d’addiction à la nourriture est récente. La première fois que l’on a entendu parler du terme « d’addiction alimentaire » était en 1956. (Loïc Locatelli, L’addiction à la nourriture, 2015).
L’allergologue T. Randolph a défini l’addiction à la nourriture comme étant la consommation régulière d’aliments qui déclencherait des processus similaires à ceux de l’addiction.
(Activation des circuits neurobiologiques)
Au fil du temps, peu de recherches ont été menées à ce sujet et par conséquent, le concept d’addiction alimentaire s’est popularisé. En effet, il est aujourd’hui employé dans des livres, sur des sites web et même par des professionnels de santé. Et ce, sans réellement être certain de savoir si la source de l’addiction est alimentaire ou psychologique.
C’est sur cette problématique que nous écrirons.
Pour tenter de savoir si les addictions alimentaires existent réellement, nous étudierons dans une première partie la différence entre trouble alimentaire et addiction alimentaire. En passant par l’exploration des fonctions de l’alimentation, et également en cherchant à quoi est lié une addiction.
Nous nous questionnerons par ailleurs sur les Troubles du Comportement Alimentaire (TCA) pour savoir s’ils constituent des addictions. Pour ce faire, nous analyserons dans une deuxième partie le mécanisme de l’addiction et le mécanisme du trouble du comportement alimentaire.
Enfin, nous nous pencherons sur la partie nutrition du sujet en étudiant l’existence possible d’aliments addictifs ; et les composants qui rendraient ces aliments addictifs.
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Développement
I / Addiction ou trouble alimentaire ?
A) Qu’est-cequel’addiction?
L’étymologie du terme « addiction » est latine : ad-dicere qui veut dire « dire à ».
Selon Gérard APFELDORFER : « Le terme addiction dérive de la notion d'esclavage en droit romain. Un débiteur qui ne pouvait pas payer ses dettes était condamné à l'asservissement, à l'assujettissement envers son créancier. Et c'est bien de cela qu'il s'agit ici : d'une perte de liberté, d'une contrainte à consommer un produit dont nous sommes devenus incapables de nous passer. » (APFELDORFER, 2015) Tout de suite, les notions de perte de liberté, de contrainte et d’incapacité sont utilisées pour introduire le concept d’addiction. Les personnes « atteintes » ne sont plus libres de s’abstenir de manger.
D’après les cours de psychologie de Marlène Lepoutre, la définition admise par Goodman et utilisée par de nombreux auteurs, l’addiction « désigne la répétition d’actes susceptibles de provoquer du plaisir mais marqués par la dépendance à un objet matériel ou à une situation recherchée et consommée avec avidité ».
Ici, les notions clés sont le plaisir, la dépendance et la répétition.
Souvent, les personnes en surpoids se définissent comme addicts à la nourriture. Il est très pratique de mettre la faute sur autrui : en se dédouanant de toute responsabilité de surpoids avec l’addiction comme excuse parfaite, les patients pensent que leur surpoids est dû à l’addiction. On entendra par exemple : « De toute manière, je n’y peux rien, je suis addict au sucre ». Ce mode de pensée explique pourquoi les habitudes alimentaires – en particulier des personnes en surpoids – ont du mal à être changées.
Par ailleurs, une association américaine s’est fondée en 1987 : Food Addict Anonymous.
Cette association est basée sur le concept des Alcooliques Anonymes. On comprend donc que cette dernière soutient l’hypothèse d’existence de l’addiction à la nourriture.
Je ne pense pas qu’elle fut créée pour soutenir moralement les personnes ayant des comportements alimentaires compulsifs ; sinon nous parlerions tout de suite de TCA.
Les personnes développant des comportements addictifs liés à la nourriture, c’est souvent pour mettre de côté des malaises intérieurs ; même si les conséquences seront négatives
Nous pouvons pour l’instant supposer que ce sont apparemment certains nutriments ou additifs contenus dans les aliments, qui déclencheraient des circuits neurobiologiques identiques à ceux déclenchés par l’addiction. (Loïc Locatelli, revmed.ch, 2015)
Nous aborderons le mécanisme de l’addiction ainsi que les « aliments addictifs » ultérieurement.
Les comportements de consommation peuvent passer de simple usage (consommation qui n’entraine pas de complications pour la santé, ni de trouble du comportement) ; à un abus (consommation répétitive qui induit des dommages) ou une dépendance (psychopathologie)
La première cause de l’addiction est psychologique. Finalement est-ce qu’on peut parler d’addiction aux aliments ? Un dérèglement de comportement face à de la nourriture ne s’intitule pas « trouble alimentaire » ?
B) Qu’est-cequ’untroublealimentaire?
Avant d’aborder la notion de trouble alimentaire, rappelons les fonctions de l’alimentation : l’alimentation a trois fonctions principales : biologique, hédonique et symbolique.
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Elle permet donc de couvrir les besoins nutritionnels de base de l’organisme. Ce, pour assurer une bonne forme physique, mais également mentale grâce à certaines substances nutritionnelles, qui participent au bon fonctionnement nerveux et psychique.
Nous parlons d’hédonisme et de psychisme car l’alimentation est source de plaisir.
Elle permet parfois, de combler des « Envies de manger émotionnelles (EME) » qui sont des envies plus ou moins compulsives de manger. Elles permettent de contrebalancer les émotions négatives. Les EME sont saines, et ne doivent pas procurer un sentiment de culpabilité ou de compulsions futures.
Nous parlons de culpabilité car c’est un des points principaux de détection de TCA.
On parle de trouble du comportement alimentaire (TCA) depuis l’Antiquité. Cela dit, selon les cours de psychologie de Marlène Lepoutre, classifier les TCA comme troubles mentaux est récent. Les TCA ont des causes psychologiques, mentales ou encore environnementales.
On ne doit pas confondre l’addiction a la nourriture avec une TCA. Comme la boulimie par exemple. Pourtant, la boulimie a été le seul TCA considéré comme un trouble addictif par les successeurs de Freud. Contrairement à l’anorexie mentale, considérée comme un trouble de l’image du corps.
La boulimie se décrit en trois phases :
- Phase prodromique où le patient ressent une sensation de faim angoissante.
- L’accès : surconsommation très rapide d’aliments en excès, hypercaloriques. Le sujet ressent une perte de contrôle.
- Fin de l’excès : le sujet se sent coupable et honteux, il ressent des douleurs physiques importantes
Suite à une crise de boulimie, le sujet provoquera le plus souvent des vomissements. Nous savons que ces crises sont déclenchées par des émotions intenses et non pas par l’attrait d’aliments en eux-mêmes. La cause est mentale. Ce sont des comportements compensatoires.
Dans un autre registre, l’hyperphagie boulimique doit être bien distinguée du terme « d’addiction ». L’hyperphagie correspond à la boulimie, privée de ses comportements compensatoires. Ce sont souvent des crises déclenchées par une profonde anxiété. La compensation étant absente, les sujets hyperphagiques sont souvent en surpoids ou obèses. Comme nous l’avons énoncé précédemment dans cet écrit, les situations de surpoids et d’obésité sont souvent justifiées par les patients par ce qu’ils pensent être « des comportements addictifs ». L’hyperphagie semble contrer cette hypothèse et vient accuser la fausse affirmation d’addiction, en justifiant le surpoids par un trouble alimentaire.
Toutefois, des auteurs considèrent l’addiction à la nourriture comme une sévérité de l’hyperphagie boulimique. Ce serait donc un sous-type. (Davis, 2013)
Étudions désormais les mécanismes de l’addiction et des TCA afin d'une part de comprendre le lien entre les deux, et d'autre part d’essayer de répondre à notre problématique.
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II / Fonctionnement
Dans un article sur le concept de dépendance alimentaire (Fletcher PC, 2019), la notion d’addiction à l’alimentation est questionnée. Les auteurs se demandent ce que signifie d’être accro à la nourriture. Ils s’interrogent sur la contribution des mécanismes neurobiologiques dans la toxicomanie alimentaire. Dans cette partie, nous étudions les mécanismes neurobiologiques menant à une prise alimentaire et à sa possible addiction. Ce, pour savoir si les personnes en perte de contrôle de prise alimentaire peuvent être considérées comme « toxicomanes alimentaires ».
Fletcher, ne soutient pas l’idée de dépendance alimentaire. Il prône l’absence de déterminantes de la toxicomanie dans les comportements alimentaires.
A contrario, Kenny, le co-auteur de l’article soutient le concept. Lui affirme des mécanismes neuronaux communs.
A) Mécanismedel’addiction
Pour entreprendre la compréhension des mécanismes, étudions le circuit de la récompense qui a pour intermédiaire la dopamine. C’est ce circuit, qui poussé à l’abus, déclenchera l’addiction.
Le circuit de la récompense (Digital, 2016):
Voici comment est expliqué le système de récompense en lien avec l’addiction, selon la vidéo de Maad Digital « Système de récompense et addiction » :
Notre cerveau doit assurer de multiples taches. Son fonctionnement repose sur des neurones connectés entre eux. Pour communiquer, les neurones utilisent les « neurotransmetteurs » qui sont des messagers chimiques.
Dans notre cerveau il existe un système qui favorise les actions nécessaires à notre survie comme boire, manger ou se reproduire. La réalisation de ces actions apportent des sensations plaisantes, d’où son nom : système de récompense. Ce circuit est en boucle. Il part du cortex, va dans le noyau accumbens, puis dans l’aire tegmentale ventrale. Il revient ensuite au cortex via le thalamus. Pour aller du noyau accumbens a l’aire tegmentale ventrale, il y a deux voies possibles :
- La première passe par des neurones portant les récepteurs à la dopamine de type D1 qui favorise la réalisation des actions.
- La seconde voie au contraire, freine les actions portées par les récepteurs D2 à la dopamine.
La récompense est l’aboutissement de plusieurs phases. Au départ il y a un stimulus.
Par exemple, lorsqu’on voit la photo d’un gâteau dans un magazine : le stimulus est analysé, la mémoire est interrogée pour savoir l’information suivante : « Y-a-t-il des gâteaux dans le frigo ? ». Si on accorde peu de valeur au stimulus, en disant par exemple : « oui il y en a, je le sais, mais je n’ai pas faim. », alors la voie D2 est activée et aucune action n’est entreprise.
Si par contre la valeur du stimulus est élevée, cela active la faim, la voie D1 est activée et l’action commence.
Nous nous mettons en marche vers la cuisine, et plus nous approchons le frigo, plus l’excitation monte. Le système de récompense enclenche la libération de dopamine. Celle-ci atteint son maximum quand on ouvre la porte du frigo, et que l’on voit le gâteau. La dernière étape est la récompense proprement dite : « Je mange le gâteau ». Ce scénario est mémorisé avec une connotation positive. Si nous pensons au réfrigérateur ou au gâteau, cela nous donne envie de manger. C’est « l’effet renforçant ». Il est dû à la dopamine qui prédit les récompenses et renforce les actions conduisant à leur obtention. La prise de drogues provoque une libération de dopamine bien plus forte que celle d’une récompense naturelle. L’effet renforcé des drogues est très puissant. Si on répète la prise de drogue, le circuit D1 est hyperactif et pousse encore plus à chercher la drogue. La consommation devient compulsive, on aura de plus en plus de mal à s’arrêter ; c’est la perte de contrôle. Plus on consomme de produit, moins on en tire des récompenses : c’est l’accoutumance. En revanche, le désir peut être ancré dans la tête, et l’absence du produit peut entrainer un mal-être appelé le manque, qui sera levé dès lors que nous consommerons. La recherche du produit devient alors envahissante. Finalement, le produit peut « kidnapper » le système de
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récompense et la recherche du produit monopolisera le cerveau qui n’arrivera plus à assurer ses autres taches. Le cerveau sera prisonnier : c’est l’addiction.
Il faut savoir que les aliments riches en énergie et goûteux activent un relargage de dopamine plus accru que des aliments moins savoureux. Ce système augmente l’intensité du sentiment de récompense. Ce phénomène est retrouvé dans l’addiction. (Annexe 1)
Par ailleurs il existe d’autres mécanismes neurobiologiques impliquant une addiction : le système des endorphines. Ce sont des composés de morphine produits dans notre organisme de manière endogène. C’est le cerveau qui les produit en présence de nutriments (sucres et graisses) ou de substances psychoactives. Ici, le sentiment de plaisir est provoqué à cause de la fixation des endorphines sur les récepteurs opioïdes. (Golay, 2015)
B) Mécanismes des TCA
Il existe plusieurs troubles du comportement alimentaire ayant des mécanismes très différents.
Pour commencer, les causes des TCA sont complexes et variées. Le mécanisme de l’addiction est identique pour tout type d’addiction.
Les TCA sont généralement dus à des mal-être psychologiques. Ainsi, pour certains patients il suffit d’entendre un mot qui aura selon eux un lien avec la cause de leur mal-être, pour déclencher une crise de boulimie ou bien une anorexie mentale ou encore une crise d’hyperphagie.
Selon le cours de psychologie de Marlène Lepoutre sur la boulimie, on peut différencier deux mécanismes différents pour la boulimie (d’ailleurs liée à l’anorexie mentale) :
- Accès boulimique objectif : ingestion massive d’aliments pouvant aller jusqu’à 20 000 calories par crise
- Accès boulimiques subjectifs : très fréquent dans l’anorexie mentale, où toute prise alimentaire est vécue comme un échec du comportement de contrôle et équivaut alors pour la personne à un débordement boulimique.
Le point commun avec le mécanisme de l’addiction est la perte de contrôle, l’échec et l’abus.
Cela dit, les anorexiques par exemple sont fières de leur comportement. Ce n’est pas le cas dans les comportements addictifs.
Par ailleurs, les boulimiques vont développer des schémas dépressifs.
Les TCA sont aussi médiées par des mécanismes neurobiologiques mais aussi génétiques. L’anorexie mentale et la boulimie ont une héritabilité respective de 80% et 60%. Les systèmes neuroendocriniens qui régulent l’appétit et la satiété sont mis en jeu et contribuent aux TCA. Les œstrogènes pourraient également être impliqués dans les TCA. Également, la voie neurobiologique de la sérotonine serait impliquée ; surtout dans l’impulsivité et la perte de contrôle. (Ramoz & Gorwood , 2016)
Toutes ces voies démontrent certes des similarités entre les comportements addictifs et les TCA mais ce ne sont pas les mêmes causes et pas les mêmes circuits neurobiologiques qui sont impliqués.
A) Liensentrecircuitsderécompensesetconceptd’addiction.
Selon Sarah-Jane Leigh et Margaret J Morris, neuroscientifiques travaillant dans la recherche, l’exposition à des aliments très savoureux modifierait le circuit de la récompense du cerveau. Cela entrainerait un comportement compulsif similaire à celui de la dépendance.
C’est leur hypothèse concernant la « dépendance alimentaire ».
Pour autant, elles énoncent la nécessité de poursuivre les recherches ; afin de pouvoir confirmer ou non, si ces changements neurobiologiques sont associés à un comportement de toxicomanie.
Finalement, on ne peut pas affirmer à ce jour avec certitude, que l’addiction alimentaire existe réellement.
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Par ailleurs, des résultats récents (Phong Ching Lee, 2017) affirment qu’il existe certes, des différences, mais également des similitudes entre le plaisir déclenché par les aliments (voies hédonistes) et par d’autres substances addictives. (D’ailleurs, ce sont ces mêmes résultats qui prouvent que les mécanismes hédoniques remplacent les mécanismes homéostatiques dans un environnement obésogène. Ce remplacement mène à une augmentation de la masse grasse corporelle et donc à l’obésité.)
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III / Des aliments addictifs ?
Si nous partons de l’hypothèse que l’addiction alimentaire existe réellement, découvrons quels sont les aliments les plus enclins à déclencher des comportements addictifs.
A) Transformation et addiction
Une étude sur l’alimentation addictive a été menée par des chercheurs. (Erica M Schulte, 2015) La « Yale Food Addiction Scale » (Annexe 2) a été utilisée comme référence (Échelle d’Addiction Alimentaire de Yale).
518 personnes ont participé à l’étude. Chacun des participants a reçu une liste de 35 aliments. Ils devaient évaluer la probabilité que chaque aliment puisse mener ou non à des problèmes d’addiction. La grande majorité des participants présenteraient des comportements addictifs seulement envers certains types d’aliments.
Sans surprise, ce sont les aliments les plus transformés et les plus riches en graisse et en sucre qui favoriseraient des comportements addictifs. Il est d’ailleurs considéré dans cette même étude, que les graisses et les aliments à charge glycémique élevée sont de bons prédicteurs pour évaluer des problématiques alimentaires.
Les résultats de l’étude sont tels : les aliments ne sont pas tous identiques quant à leur implication dans un comportement alimentaire addictif.
Ce sont, comme cités précédemment, les aliments transformés ayant des caractéristiques similaires aux drogues d’abus, qui sont associés au concept de dépendance alimentaire.
Ce, à cause de leurs propriétés pharmacocinétiques. (Annexe 3) C’est-à-dire ici que plus la concentration en sucre ou en graisse est haute dans ces aliments, plus leur absorption dans l’organisme est rapide.
B) Addiction au sucre
Comme nous l’avons exprimé, les aliments riches en énergie et goûteux activent un relargage de dopamine plus accru que des aliments moins savoureux et ce système augmente l’intensité du sentiment de récompense.
Le relargage de la dopamine s’effectue à partir du noyau Accumbens, une zone cérébrale. (revmed.ch, s.d.)
Ce phénomène est retrouvé dans l’addiction. (Annexe 1)
Certains thérapeutes craignent qu’on les consulte pour pallier à une addiction au sucre. Ce phénomène s’explique par le fait que la dépendance au sucre est très puissante et qu’il est plus difficile de s’en défaire, que d’arrêter de fumer !
Le sucre produirait plus de symptômes que nécessaire pour être considéré comme addictif. « La
» (DiNicolantonio, O'Keefe, & Wilson, 2017)
Le sucre est une substance qui libère des opioïdes et de la dopamine et peut donc aboutir à un potentiel comportement addictif. Selon une étude, « la frénésie, le retrait, l’envie » etc. sont des comportements qui ont été démontrés et qui seraient renforcés par l’hyperglycémie.
(Avena, Rada, & Hoebel, 2007)
dépendance au sucre semble être une dépendance aux opioïdes endogènes naturels qui sont libérés lors
de la consommation de sucre.
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C) Caféine et dépendance ?
Aujourd’hui, la majorité de la population consomme de la caféine, de manière directe ou indirecte. (Café en boisson, médicaments, boissons énergétiques ... )
C’est une substance psychoactive naturelle se trouvant dans le thé vert, le kola, la guarana, et le caféier. Les personnes consommant du café à haute dose montrent des signes de manque. Des symptômes classiques de manque sont constatés : irritabilité, fatigue, perte de concentration, maux de tête. Cependant, le système de récompense n’est pas stimulé comme dans d’autres dépendances ; une overdose serait impossible à atteindre. Il faudrait consommer au moins 6 grammes de caféine pure par jour pour atteindre l’overdose. Cela correspond à la prise de 50 à 100 tasses. La caféine booste la dopamine et donne une sensation de forme, elle contre la fatigue car elle bloque les récepteurs d’adénosine ce qui donnera une sensation de légèreté et de motivation. (Grise, 2015)
D’après un article scientifique, la caféine affecte les mêmes parties du cerveau que la cocaïne, mais d’une manière complètement différente. Néanmoins la caféine ne constitue pas de menace pour l’individu. Il ne serait pas nécessaire d’ajouter le diagnostic de « dépendance à la caféine ». (Daly, Holmen, & Fredholm, 1998)
Notre avis est que le café est souvent principal durant les moments de détente. Souvent, si nous n’avons pas de café durant les moments de pause, il peut arriver que l’on ressente ce moment comme incomplet. On peut ressentir un léger agacement mais simplement car le moment de détente diffère de d’habitude. Ce n’est pas le café en lui-même qui est regretté.
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Conclusion
Des croyances flottant au-dessus de l’alimentation doivent être déliées. Nous avons abordé le sujet de l’addiction. Il s’agit d’une dépendance assez forte à une substance qui entraîne un comportement compulsif.
Cela dit, pouvons-nous parler d’addiction alimentaire ?
Existe-t-il une réalité quant à la dépendance à des aliments, ou bien ne confondons nous-pas avec les Troubles du Comportement Alimentaire (TCA) ?
Nous avons tenté de développer cette problématique tout au long de ce travail de recherche.
Pour ce faire, nous avons tout d’abord expliqué ce qu’est l’addiction et ce que sont les TCA.
Puis, nous avons développé une partie sur les mécanismes de l’addiction et ceux des TCA afin de trouver d’éventuels liens (système de récompense, système des endorphines, compensation ...). Nous avons en effet trouvé des similitudes dans les comportements engendrés par les mécanismes neurobiologiques de ces deux phénomènes.
Les résultats d’études ont démontré que l’exposition à des aliments très savoureux modifierait le circuit de la récompense du cerveau. Cela entrainerait un comportement compulsif similaire à celui de la dépendance.
Par la suite, nous avons explorer certains aliments enclins à déclencher le plus de comportements addictifs possibles. Nous avons notamment abordé les aliments transformés, l’addiction au sucre mais aussi la dépendance à la caféine.
Toutes ces recherches nous ont permis de penser que c’est l’action de s’alimenter qui semble addictive et réelle, et non pas les aliments en eux-mêmes.
En effet, les aliments donnant accès à des « addictions » sont seulement des aliments qui réconfortent ou qui apportent une récompense à notre corps.
Je pense que nous pouvons être « accro » au plaisir procuré lors de la consommation de ces aliments. Ceci nous laisse dubitatif quant à une autre problématique : pourquoi le réconfort est aussi central dans la nourriture ?
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Résumé en anglais
Beliefs floating above food must be untied. We broached the subject of addiction. This is a fairly strong addiction to a substance that leads to compulsive behavior.
Having said that, can we talk about food addiction?
Is there a reality about food addiction, or are we not confusing it with Eating Behavior Disorders (EBD)?
We have tried to develop this problem throughout this research work.
To do this, we first explained what addiction is and what EBD is.
Then, we developed a section on the mechanisms of addiction and those of EBD in order to find possible links (reward system, endorphins system, compensation, etc.). We have indeed found similarities in the behaviors generated by the neurobiological mechanisms of these two phenomena.
Study results have shown that exposure to very tasty foods changes the brain's reward circuitry. This would lead to compulsive behavior similar to that of addiction.
We then explored certain foods that are prone to triggering the most addictive behavior possible. We discussed processed foods, sugar addiction and also caffeine addiction.
All of this research has led us to believe that it is the act of eating that seems addictive and real, and not the food itself.
Indeed, foods giving access to "addictions" are only foods that comfort or bring a reward to our body.
I think we can be "addicted" to the pleasure that comes with consuming these foods.
This leaves us doubtful about another problem: why comfort is so central in food?
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Annexes
Annexe 1
Projections dopaminergiques de l’aire tegmentale ventrale impliquées dans le circuit de la récompense
PFC : cortex préfrontal ; NAc : Nucleus accumbens ; VTA : aire tegmentale ventrale.
Source : https://www.revmed.ch/RMS/2015/RMS-N-467/L-addiction-a-la-nourriture
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Annexe 2 : Echelle de l’addiction à la nourriture de Yale (traduction)
Traduit de Gearhardt AN, Corbin WR, Brownell KD. Yale Food Addiction Scale, 2009.
Annexe 3 : Réprésentation graphique de la « pharmacocinétique ».
Plus la concentration C est élevée, plus l’absorption est rapide.
Source : https://cdn.website- editor.net/50befd41f5384db9b59f3b7296cd351f/files/uploaded/O31920pharmacocinetique.pdf
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Bibliographie
• (s.d.). Récupéré sur revmed.ch: : https://www.revmed.ch/RMS/2015/RMS-N-467/L-addiction-a- la-nourriture
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Cairn.info: https://www.cairn.info/anorexie-boulimie--9782257206442-page-149.htm
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